Retours intermédiaires à propos du Goût de vivre de Pierre Perrin, Possibles Hors-série, 2025
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  • Retours intermédiaires sur Le Goût de vivre
    essai de Pierre Perrin, Possibles Hors-série, 2025

    couverture

    J’ai donc bien reçu votre Goût de vivre dont j’ai déjà lu la majeure partie, et ce avec grand intérêt (il me reste les articles consacrés à Courbet). Je voulais vous en remercier. J’ai apprécié votre ton, tantôt mordant, tantôt enflammé, enthousiaste ou pessimiste, toujours argumenté, documenté et érudit, votre regard sans concession sur notre monde, la culture, les pouvoirs... Les constats et les positions que vous prenez sur des sujets forts, les piques, voire les estocades que vous portez à certains auteurs, à certains livres, à certaines attitudes, la peinture de certains microcosmes, tout cela ne laisse pas de marbre, loin s’en faut. L’ouvrage est roboratif et démontre votre exigence. J’ai aimé le plus souvent, parfois bondi, mais c’est cela qui m’a plu. Ne pas toujours adhérer, mais entendre. Comme lors d’une conversation, genre en voie de disparition.
    Vos pages sur les religions sont de mon point de vue indispensables et définitives. J’ai pensé au texte de Breton et ses compères : À la niche les glapisseurs de Dieu ! Dans d’autres billets, certaines remarques m’ont un peu irrité, par exemple ce que vous dites de Ponge ou de Bergounioux (surtout Ponge !) même si je partage votre avis sur le dernier tome des Carnets de notes, qui n’est plus que plainte et bilan de santé. Les premiers tomes en revanche m’avaient passionné.
    Il est naturel je crois, presque réflexe, à la lecture d’un texte, à la rencontre avec une peinture, une œuvre en général, de faire des rapprochements avec ce que l’on a vu ou lu par ailleurs. M’en voudrez-vous si parfois vos billets d’humeur m’ont rappelé le Journal atrabilaire de Jean Clair ? Ou d’autres auteurs critiques, Huysmans, par exemple. La discipline est malheureusement de plus en plus décriée, à l’heure de la bienveillance à tout crin. Il est de fait remarquable que vous conserviez le goût de vivre, malgré toutes ces détestations ! J’ai bien compris qu’elles étaient compensées par vos adorations, vos amours, et votre besoin de les transmettre.
    Je remercie donc Marie-Josée [Christien] de m’avoir fait vous connaître, vous et votre revue. Dont j’attends maintenant la prochaine livraison avec impatience. — Laurent Noël, courriel, 8 mai 2025


    Dans mon post précédant concernant l’essai de Pierre Perrin, paru en avril 2025, Le Goût de vivre, je signalais la justesse exquise ainsi que la finesse savoureuse de ce livre. Certes, mais c’était passer à côté d’une autre qualité devenue rare aujourd’hui, par conséquent précieuse, celle du courage.
    Car cet essai atteste un courage dans la publication d’une pensée qui remet à sa place un certain goût de vivre. Loin de toute imposture, donc de toute posture.
    Illustration par l’exemple (un parmi beaucoup d’autres dans l’essai de Pierre Perrin) : la réhabilitation du rôle de la Littérature et de ses engagements essentiels, loin de toute idéologie de complaisance ou de concession faites aux tendances fallacieuses [la fameuse et fumeuse “fallacité” évoquée à son époque déjà, dans un néologisme, par un certain Antonin Artaud (in Textes du retour à Paris écrits en 1946) – d’une époque à aimer se voir ventriloquer par la doxa et vice versa.
    Merci, Pierre Perrin. J’aurais volontiers publier ces notes dans ma collection « Présences d’écriture » aux éditions Douro. Le manuscrit en a -t-il été proposé aux colosses de l’édition ? — Murielle Compère-Demarcy, Le Livre des visages, 4 mai 2025.

    Je termine ton essai (?!) qui crée des ponts entre les divers genres littéraires et ne s’interdit aucun moyen formel pour faire advenir la pensée. C’est un travail admirable (archivage et commentaire des sources soigneusement citées et recueillies avec les références qu’un travail universitaire imposerait), parfaitement exigeant, et d’une totale sincérité intellectuelle. Et quelle densité ! Il y a là matière à développer des dizaines de livres. Bravo ! On sent que l’auteur ne cède à aucune (auto)censure. C’est la liberté de ton et de parole qui est au cœur de l’écriture. C’est dire combien nous sommes à des lieues de l’esprit de cette époque molle, veule et couchée (et pas seulement devant les puissants, mais aussi devant les maîtres-penseurs et leurs clones abâtardis : les « influenceurs » en passe de s’imposer partout, dans tous les domaines, jusqu’en politique ! Pauvre démocratie !) dans laquelle nous croupirions s’il ne nous était pas possible d’écrire, voire de nous faire entendre. C’est toute une vie et ses valeurs que tu lances dans la bataille et le résultat est réjouissant. Tu t’autorises ce que beaucoup se refusent à faire : prendre la parole. C’est-à-dire, semer des graines de liberté en espérant qu’elles germeront dans les consciences des décervelés en passe de devenir des adorateurs de l’IA, préférant la soumission au courage de qui accuse. Il y a parfois du pamphlet dans ces textes ou de la provocation, parce que le cri va parfois au-delà des mots, quand ceux-ci n’éveillent plus guère d’écho. Je suis loin de partager tout ce que ta (sainte/saine) colère met en évidence mais c’est ce courage que je respecte et trouve rassurant. Permets-moi de le saluer ici à nouveau. Tu tournes Figaro en restant poète. Un esprit humaniste (Montaigne), voire frondeur, souffle dans ces pages. Je m’y reconnais pleinement. Nous partageons la même admiration pour un écrivain de cœur que nous chérissons sans réserve (Jules Renard). J’aurais aimé voir sous ta plume cet humour à la fois caustique et désespéré que je savoure chez l’auteur de cet admirable Journal. Mais tu avais choisi le ton de la gravité pour l’opposer au tragique de l’époque. On ne peut lutter avec efficacité sur tous les fronts. Pour les Anciens de la Rome antique, le sage c’est le chauve. Chauve qui peut, donc ! Et méfions-nous des poilus ! — Michel Lamart, courriel, 3 mai 2025.

    Le Goût de vivre s’inscrit dans la lignée des Sénèque , Marc-Aurèle, Montaigne. Chaque chapitre est un « essai » au sens de Montaigne. Chaque chapitre est une leçon de lucidité, chaque page mérite d’être lue et méditée. C’est la l’ouvrage d’un homme d’expérience et de sagesse. — Jacques Viallebesset, Le Livre des visages, 29 avril 2025.

    Je suis dans la lecture de ton Goût de vivre, c’est costaud – si je puis me permettre ce raccourci. Je te lis avec un crayon à papier et mes derniers neurones valides en alerte ! J’adhère à beaucoup de choses, tes capacités d’indignation sont grandes, tu aimes ferrailler, je préfère me moquer, mais la longueur d’onde est partagée. Amicale pensée.  — Jean-Pierre Georges, courriel, 29 avril 2025.

    Je lis et relis le Goût de vivre depuis plusieurs jours. À part tes observations sur l’amour, tu offres un tableau bien noir de notre triste époque ! Mais ton écriture incisive et percutante sait tenir hautement le lecteur en haleine. — Gérard Mottet, courriel, 21 avril 2025.  

    Carmen Pennarum a lu Le Goût de vivre, 10 mai —>

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