Utilité de dire les choses ?
« Qui vit
sans folie n’est pas si sage qu’il croit » [suite et fin]
Qui a creusé la dette ? Les privatisations de 1981, sous Mitterand. Rocard l’a attesté plusieurs fois. Ce n’était que fumée à côté des 1200 milliards de 2007 devenus plus de 2000 aujourd’hui. Hollande, après Sarkozy, emprunte pour payer les intérêts. Ce sont les moins fortunés qui, demain, purgeront le passif. Rien n’arrête les dépenses de noc chers dirigeants, même en rase campagne. les impôts restent du pur esprit. Ils ne pèsent que du vent. Les métropoles, crées ex nihilo avant même d’avoir fixé leurs recettes, auraient dû remplacer les Régions*, comme les Communautés de communes devaient, il y a vingt ans – parole, paroles –, remplacer à terme les (petites) communes…
Et puis comment l’État peut-il déclarer constitutionnelle une loi que ceux-là-mêmes qui l’ont votée ne peuvent pas comprendre ? Combien de lois lisibles, claires, compréhensibles à première lecture ? 2% selon Roland Cayrol dans un récent C dans l’air.
Quant aux valeurs de la République ! Comment peuvent-ils les “pisser”, comme un tonneau trop sec ! L’égalité ? N’y a-t-il pas les “sans dents” et les autres ? Les riches et les pauvres, l’écart toujours plus grand ! Les hommes et les femmes qui ne gagnent toujours pas les mêmes sommes, à travail égal ? Et, entre les peuples ? Un instituteur suisse à la retraite gagnerait trois fois ce que perçoit un agrégé français !
Comment encore ose-t-on penser – si fort qu’un Président “normal” de la République en a fait état publiquement – que l’argent des contribuables est, pareil au sable à poignées, inépuisable ? Presque pas un jour, chez ceux qui gouvernent, sans une énormité !
Tout conduirait donc à penser que dire ne sert à rien, ou presque. Mais se taire, n’est-ce pas cautionner le désastre ? Je n’y crois pas plus que de raison. Mais la foi, très tiède, dans les bouteilles à la mer en vaut bien d’autres… plus criminelles. Je risque, sans faire de mal à personne, l’infamie. Mais je partage avec La Rochefoucauld, cité en sous-titre (donc ci-dessus), ce petit goût du risque sans lequel la vie reste terne à nos yeux.
Pierre Perrin, ‘Carnets de haut bord’, 13 février 2015
* Dire que nul n’a trouvé à redire au ministre des Finances : « le nombre des Régions ayant été divisé par deux, leur coût sera forcément réduit ! »… Autant chanter, parce qu’il se nomme Sapin, que c’est Noël à Bercy tous les jours ! [Ajout de juillet 2015]