Pierre Perrin, La Porte et quelques retours de lecture
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  • Pierre Perrin, La Porte

    recueil La Porte

    J’ai lu La porte, lentement mais d’une traite, et n’en ressors pas indemne. J’aime sincèrement beaucoup votre écriture (trop peu écrivent encore ainsi maintenant, peut être pour répondre à une sorte de mode absurde) et votre poésie qui “sauve” d’une certaine façon les évènements/moments les plus rudes. Car votre livre est extrêmement dur, sauvage, et violent. Et aussi bouleversant. On y lit un besoin d’amour, et aussi une grande tendresse pour les bêtes, auxquelles je suis moi même si sensible. C’est bien simple, je vous l’avoue, j’ai dû partir me promener un peu dans le vent pour desserrer un peu ma gorge… Merci.

    Martine Rouhard [poète et romancière belge, jeudi 25 octobre]

    Certaines de ses proses poétiques sont de purs chefs-d’œuvre, à la fois par l’expression et par la profondeur. Certaines par leur sobriété et la pureté de leurs lignes me semblent comme inscrites dans l’éternité ; pas un mot de trop, pas un mot qu’on ait envie de déplacer, de changer ou d’effacer, quelque chose à la fin qui finit par murmurer en notre silence intérieur.

    Gérard Mottet, poète [Fb, 26 octobre 2018]

    Cher Pierre, je voulais jeter un coup d’œil simple sur votre livre, ce matin, et tout mon œil y est passé ; tous mes yeux et tout mon cœur. Ces proses ardentes ont rallumé en moi la forte intelligence agricole dont je suis, comme vous, bien que plus indirectement, issu. Ses rites, ses odeurs, ses personnages, ses violences… Mais ce n’est cependant pas à cette coïncidence, qui n’épuise d’ailleurs pas votre livre, que je ramènerais mes éloges. Vos ‘prosèmes’ (j’invente le mot) sont précis et bien rythmés. Ils rendent présents ce qui vous habite. Pour moi, qui suis resté catholique, la “réelle présence” n’a aucun sens, si on ne la trouve pas ailleurs que dans les rites. Or, elle fait défaut partout, aujourd'hui. Pas chez Simenon. Pas chez René Char (merci pour lui), pas chez vous. Ce n’est pas du dogme, que je vous parle, mais de ce qu’il peut ouvrir en nous : le besoin de présence vraie. Vos poèmes y arrivent, parce qu’ils sont à la fois précis et ouverts. Du bel ouvrage, mon cher Pierre. Et, croyez-moi, pour celui qui vous écrit, reconnaître le travail bien fait n’est pas un moindre éloge.

    Lucien Noullez, poète, mélomane, critique, [Fb, le 31 octobre 2018]

    Une femme, un enfant, le meurtre du chien, le village toujours entre deux enterrements, un monde dur où désespérément on va chercher l’ami : « Qu’est-ce qu’un ami, sinon celui qui brise le silence le premier ? S’il échoue, le silence ne l’arrête pas. Il appelle encore, incrédule, par une foi fichée au coeur, il vit. Un tel ami tient dans la main, les doigts de la main, tant s’évapore la poésie que nul ne lit. » Cette recherche de l’ami, de la femme aimée, de la beauté, c’est elle qui donne sens à La Porte, la petite anthologie de ses poèmes et autres textes, que Pierre Perrin vient de publier aux éditions Possibles et qui m’a beaucoup touchée : « Vers la beauté qui le fascine, il fait un pas, deux ; il recule. Il ne jouit que de l’impuissance à vivre la réalité. Le partage le fait fuir. Frigorifié, jamais transplanté, il ne trouve que des dos, des talons ; la moindre taupinière le jetterait par terre. Il piaffe, il hurle; mais il reprend l’élégie. » Merci Pierre Perrin.

    Marie Paule Farina, spécialiste de Sade [Fb, le 2 novembre 2018]

    [Par ricochet à ce billet de Marie Paule Farina :] « Perrin est un auteur authentique, qui nous rappelle notre humanité. »

    Youssef El Yaacoubi, poète [Fb, le 2 novembre 2018]

    Il est des livres de poésie où on entre et puis, à la sortie, on s’aperçoit que rien ou pas grand chose n’a imprégné nos sens ni notre mémoire. Ce n’est pas l’effet que La Porte a produit sur moi. Je n’ai pas un don particulier pour chroniquer les écrits ; je peux juste dire que j’en ai aimé ce mélange de sensations si justement rendues. C’est un livre qui sent la campagne telle que mon enfance l’a vécue – mutatis mutandis – et je crois qu’il faut aimer la terre pour vraiment le sentir.
    J’ai lu La Porte comme autant de scènes qui, soit me surprenaient, soit me rappelaient quelque chose de presque connu. Il faudrait que je parle surtout de ce que je nomme des “bonheurs d’écriture”, de toutes ces expressions qui lorsqu’on les lit vous sautent aux yeux, au cœur et à l’esprit, tant elles atteignent en vous une invisible cible. Il y en a tant que je prends ce qui me vient, presque au hasard : « De la cendre dans les yeux, je recrache de la moisson germée » ou encore « Des doigts patinent, des souffles, des lèvres rapprochées effleurent la nuque. » Merci donc pour ce bonheur de lecture.

    Jacqueline Fischer [courrier du 22 novembre 2018]


    La Porte a été « édité pour [le] plaisir de quelques amis à l’occasion du Festival PoéVie organisé par le poète Richard Taillefer à Montmeyan dans le Var en août 2018 », précise le colophon.
    Le recueil de quatre-vingt-seize pages reprend douze poèmes de La Vie crépusculaire, 1996, épuisé depuis quinze ans. S’y ajoutent une vingtaine de textes du volume inédit Des jours de pleine terre.
    Ce recueil non accessible en librairie ni sur aucun site de vente en ligne est réservé aux amateurs. Si vous souhaitez l’acquérir, joignez 10 € en espèces à votre demande à Pierre Perrin, 29 rue de l’Hôpital, 39600 Arbois. Vous recevrez le recueil par retour du courrier.

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