Lecture de Gérard Mottet pour Des jours de pleine terre de Pierre Perrin
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  • Pierre Perrin, Des jours de pleine terre, Al Manar
    Lecture de Gérard Mottet, le 31 octobre 2022, pour Poésie/première n° 84, janvier 2023

    couverture

    Pierre Perrin, poète, romancier, nouvelliste, critique littéraire, directeur de la revue Possibles, a publié son premier recueil en 1972. Cinquante ans plus tard, il rassemble en un bel ouvrage un choix de poèmes, dans lesquels se découvre l’histoire d’une vie consacrée à donner par l’écriture un sens à toutes choses, quels que soient les heurs et malheurs de l’existence, les amours ou les aversions, les incertitudes ou les convictions, les clartés ou les ombres. La distribution des poèmes ne suit sans doute pas l’ordre chronologique de leur composition, mais plutôt l’ordre reconstitué des vacillements d’une vie. L’ouvrage est divisé en cinq parties qui ont pour titres : “Marche à vie”, “Qui ne doute pas jamais ne se dépasse”, “Ombres de nos amours”, “De notre monde sans tain”, “À la lisière de la paix”. Chaque poème ou presque est précédé d’une “pensée” en forme d’aphorisme, placé en exergue. C’est dire à quel point l’auteur associe étroitement poésie, vie et valeurs morales aussi bien qu’esthétiques.



    Tous ces poèmes, écrits en vers longs, non rimés, modelés sur une syntaxe parfaitement classique, suivent un rythme ample qu’impulse l’émotion. La beauté prenante de ces textes, en quête d’une vérité de la vie, supporterait à l’évidence une écriture en prose. C’est que la poésie est ici davantage une question de force que de forme. Et les images abondent, qui ancrent la pensée au plus profond de la réalité sensible. Pierre Perrin n’est pas un poète de l’eau et du vent. Si, comme Bachelard, l’on se référait aux éléments cosmiques d’Empédocle, on serait enclin à le désigner poète de la terre, de la volonté et de la souffrance autant que de l’apaisement. Ajoutons, comme le suggère le titre même de cette très belle anthologie personnelle : un poète des travaux et des jours plutôt que des songes de la nuit. Un rendez-vous à ne pas manquer.

    Gérard Mottet, in Poésie/première n° 84, janvier 2023 [page 108]

    Accès à la note de Didier Pobel —>

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