Pierre Perrin, Des jours de pleine terre, Al Manar
Par Virginie Megglé, Émile Eymard, Danièle Corre, Milouine, Marie Desvignes et Jean-Claude Martin

Le hasard m’a fait ouvrir Des jours de plein terre sur Vivre, page 55, lu et relu. Et en projet de le relire. Sur la page de gauche, tout à côté ? Le silence fertile… Voilà que j’en entendais l’auteur comme je le devinais jusque-là. Cela suffisait à me ravir. La lecture de tes œuvres nous travaille comme une terre, elle nous remue, elle nous laboure, nous rappelle que nous sommes encore des êtres de chair. — Virginie Megglé, 7 nov. 2022
Tout au long de ma lecture, ce recueil de poèmes, Des jours de pleine terre, de Pierre Perrin m’a évoqué « Fantaisie » de Gérard de Nerval, « Il est un air pour qui je donnerais, Tout Rossini, tout Mozart… » où le sens m’importait peu, seule l’émotion m’imprégnait et je demeurais intriguée par cette dame « à sa haute fenêtre… dont il se souvenait ».
On découvre dans ses poèmes ces associations inattendues de mots, suspendant à chaque fois la lecture, pour en goûter toute la saveur.
Pour toutes celles et tous ceux qui ne supportent pas de croiser un poncif dans un roman et surtout pas dans une poésie, la lecture de Des jours de pleine terre leur est généreusement recommandée. — Émile Eymard, Le Livre des visages, 21 novembre 2022.
Tout au long de ma lecture, ce recueil de poèmes de Pierre Perrin m’a évoqué « Fantaisie » de Gérard de Nerval, « Il est un air pour qui je donnerais, Tout Rossini et Mozart… » où le sens m’importait peu, seule l’émotion m’imprégnait et je demeurais intriguée par cette dame « à sa haute fenêtre … dont il se souvenait » et que j’aurais bien aimé connaître et aimer aussi.
On découvre dans les poèmes de Pierre perrin ces associations inattendues de mots, suspendant à chaque fois la lecture, pour en goûter toute la saveur. Pour toutes celles et tous ceux qui ne supportent pas de croiser un poncif dans un roman et surtout pas dans une poésie, la lecture de Des jours de pleine terre leur est généreusement recommandée. — Milouine, Babelio, 21 novembre 2022
Dans vos poèmes avec Des jours de pleine terre, j’ai retrouvé « l’enfance clouée vive sur la porte » et « ce meurtre… je l’ai enfoui – je l’ai – trente ans ». Heureusement, « l’amour court à la fontaine ». « Tu es venue, tu m’as levé d’entre les boues ». Pour moi qui pratique la gravure, j’ai été très sensible à « La lumière surgit sous la presse » et combien je connais le prix de « la vie ravaudée » et de « la merveille de vivre » (qui termine mon recueil Routes que rien n’efface, 2012, p95 : « Pieds nus/dans la merveille/de vivre »!) Bel hommage à René Guy Cadou, Jacques Réda et Jean Pérol qui me sont familiers. Merci aussi pour ce Courbet sans courbettes et pour l’ensemble des poèmes de ce gros volume. — Danièle Corre, courriel, 24 nov. 22
- Des jours de pleine terre, Al Manar, octobre 2022, le recueil, les lectures, etc.
La présentation du volume chez l’éditeur
- Une page récapitulative des principaux retours, articles, dossiers et signatures
- Une note de lecture par Gwen Garnier-Duguy, in Littérature(s), Juillet 2024
- Un article par Paloma Hidalgo dans Esprit, mai 2024
- Une note de lecture par Pierrick de Chermont [3 septembre 2023
- La lecture du dossier Pierre Perrin dans Poésie/première n° 86 par Jeanne Orient
- Une lecture des deux premières sections du recueil par Yveline Vallée [août 2023]
- Réalisé par Isabelle Lévesque, un entretien pour Terre à ciel, juillet 2023
- Sept retours de Jean-Pierre Georges, Emmanuel Godo, Fabienne Schmitt, Jacqueline Saint-Jean, Raymond Perrin, Colette Fournier et Alain Duault
- Un dossier [article et entretien], dans la revue Livr’arbitres n° 41, mars 2023
- Un article d’Olivier Stroh, sur sa page Lettres, 26 mars 2023
- Les hautes terres de Pierre Perrin, par André Ughetto [12 mars 2023]
- Un article par Alain Roussel sur le site En attendant Nadeau, 8 mars 2023
- Une étude d’Emmanuelle Caminade, pour L’Or des livres, le 26 févier 2023
- Article de Ridha Bourkhis dans La Presse de Tunisie, le 23 février 2023
- Poème Hommage à René Char lu par Pierre Perrin [vidéo 1,31 mn]
- Courriel de Philippe Colmant, 7 février 2023 et courrier de J. M. Sourdillon
- Article de Daniel Guénette sur son blog québecois le 31 janvier 2023
- Courriel de René de Ceccatty, lettre de Michel Leuba et article d’Alain Nouvel sur RAP
- Jeanne Orient, texte et présentation vidéo de 6 mn 10, 19 janvier 2023
- ‘L’atelier’ lu par Marilyne Bertoncini [vidéo de 1 mn 50]
- ‘Force de l’ignorance’ lu par Catherine Humbert [vidéo de 2 mn 23]
- Jacques Morin, article pour revue Décharge, 27 décembre 2022
- Marie-Thérèse Peyrin, Le Livre des visages, 5 décembre 2022
- Retours de Virginie Megglé, d’Émile Eymard, Danièle Corre, Milouine, Marie Desvignes et Jean-Claude Martin, nov-déc. 2022
- Un choix de six poèmes par Georges Guillain, le 13 nov. 2022
- Une lecture de Georges Guillain, le 10 novembre 2022
- Une lecture de Didier Pobel, le 5 novembre 2022
- Une lecture de Gérard Mottet, le 31 octobre 2022
- Une lecture de Philippe Leuckx, le 30 octobre 2022
- Pierre Perrin, Envoi pour Des jours de pleine terre
- P. P. Éloge de la poésie [et comment je suis venu à elle]
Avec ce recueil de poèmes dont la couverture est illustrée par Sophie Brassard, Pierre Perrin nous propose une anthologie courant de 1969 à aujourd’hui. Rassemblant en cinq parties un parcours en poésie autour de la naissance, de l’amour, du sens de l’existence et de la mort, on y retrouve les thèmes chers à l’auteur. Mais aussi, la même écriture exigeante qui demeure comme une fenêtre sur le monde. « Je n’écris pas pour vivre. Je vis pour écrire. » Cette réflexion occupe la seconde partie de cet ensemble et aussi une bonne part de la dernière.
Dans l’enfance qui ouvre le premier recueil, on retrouve le malheur, la mère morte, cette femme à la vie étouffée qui fait œuvre dans le parcours du poète.
« Il est des enfances fraîches
Que restituent de calmes ondées
Ou de grandes étendues de lumière.
D’autres moins tranquilles creusent
Au secret un puits sans margelle.
On se penche, on ne discerne rien.
Cette eau-là ne désaltère pas.
Sa fraîcheur ne peut faire oublier
Que chaque goutte a dissout un cadavre. »
L’amour, la passion, la femme occupent le cœur de l’ouvrage et celui du poète ?
« Femmes à fendre en plein cœur la tempête et l’embellie, dans le même instant, le grain de votre pas, l’immobilité même, le jour, la nuit, vos mains traversent nos écorces. »
Beaucoup d’aphorismes et de réflexions sur ce monde absurde traversent l’ouvrage. Et dans la quatrième partie, de la souffrance en quantité toujours si large, qu’ily faut bien un « Ajout au Livre de Job ». Sont ici convoqués les Gazaouis mais l’Ukraine en sang, les Réfugiés et malgré tout, redevance faite aux écrivains, aux poètes : Cadou « Un bruissement d’eau claire sur les cailloux », Reda « Celui qui vient à pas légers », Perol et son exil, mais encore Courbet dont P. Perrin a rédigé un essai.
Une lucidité qui ne laisse pas place au doute quant à notre misérable condition quand enfin « A la lisière de la paix » titre de la dernière partie, « l’éternité, le feu, les vers ? Rien n’importe à la dépouille, pas même la mémoire. »
« En s’élançant parfois dans l’infini, le poème ébranle des cavernes. Il propose une chambre de résonance ; l’écho ronge. De même que l’enfant pense avant de pouvoir s’exprimer, la poésie précède la pensée. Devenu adulte, le poète consigne une part de l’homme que la société fait mine d’ignorer ou bien s’emploie à bâillonner. »
Marie Desvignes, 1er décembre 2022 sur son site
Des jours de pleine terre, quel fort livre ! “Fort” au sens d’un alcool fort, bien vieilli, lentement maturé, vraiment une “eau de vie"”qui reste en bouche longuement, et vous tonifie, malgré son pessimisme lucide. Une somme de vie en même temps que d’écriture. J’ai retrouvé cette poésie tellurique mais humble en même temps, consciente de son peu d’influence sur le monde, mais nécessaire et volontaire aussi qui la caractérise. La mère, l’amour, “la vie suspendue” en quelque sorte, jusqu’à “la lisière de la paix”, tout y est, tout y parle de nos destins avec la puissance d’émotion directe qui est la marque de Pierre Perrin. — Jean-Claude Martin, courriel du 20 décembre 2022