Le Modèle oublié suite des retours.6 [éd. Laffont, 2019]
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  • Quinze nouvelles lectures, retours et commentaires
    à propos du Modèle oublié, éditions Robert Laffont, avril 2019

    Le Modèle oublié [couverture]Merci pour cet excellent livre sur Courbet qu’on voit vraiment vivre. Bravo pour toutes ces recherches pour que ce livre paraisse vivant et vrai. Quel bonhomme, ce Courbet qui se voulait révolutionnaire mais surtout sans se mouiller… Quel goujat face à Virginie qu’il aimait pourtant. Elle en est morte prématurément et son fils aussi. Quel drame. — Christiane de Richerenches, transmis par Gisèle Paris, Dole, courriel du 11 août 2019

    Vous écrivez trop bien pour une époque de régression intellectuelle et morale. Aujourd’hui, les gens savent peu mais plongent dans leurs smartphones pour ce qu’ils veulent savoir. La culture s’en va au profit d’une pseudo efficacité. Je crains dès lors qu’un livre tel que Le Modèle oublié ne soit plus exactement dans le sens de l’évolution. Le commun va voir les tableaux sur Internet, lit les biographies sur Wikipédia, et ne veut plus perdre son temps – croit-il – à apprécier un style ou des idées un peu difficiles. — Michel Leuba, courriel, 19 août 19

    Commencé ce matin, j’ai dévoré les 210 pages. De Gustave Courbet je ne connaissais pas grand-chose. « L’Origine du monde », exposé à Orsay, a appartenu à Lacan ; je connaissais quelques paysages souvent un peu sombres, mélancoliques. De ses amours, je ne savais rien ; de Virginie Binet, moins encore… Avec Le Modèle oublié, mon ami Pierre Perrin nous ouvre les portes ! En 1845, Gustave Courbet partage le quotidien de Virginie Binet, dix ans de passion, dont naîtra un enfant. Les histoires d’amour finissent mal en général chantait Rita Mitsouko, Celle de Courbet, « l’homme blessé » en fait partie. La séparation avec son modèle anéanti Courbet. Il reprend son œuvre, refuse de la vendre, la garde avec lui en Suisse. Pierre nous raconte admirablement bien cette histoire d’une vie de mélancolie dont sont capables les artistes. Les références de livres consultés sont imposantes. Si je devais en retenir un livre, ce sera La femme de trente ans de Balzac, un bijou de la littérature du XIXème siècle. — Hubert Bouccara, Statut Fb, 23 août 2019

    J’ai pris le temps de lire pour moi et passé un moment vraiment enchanteur avec votre Modèle oublié. C’était vraiment une bonne idée de mettre en lumière cette vie effacée, raturée, bien plus encore que la Jeanne de Baudelaire. Il y a dans votre livre une volonté de rendre justice sans condamner qui me touche beaucoup. Votre éditeur a bien fait de faire passer en premier ce roman. J’attends maintenant de voir ce qu’est devenu le précédent que j’avais lu et qui est si j’ai bien compris le suivant. — Jean-Yves Masson, courrier, 28 août 2019

    Je suis toujours quelque peu dérangée, perplexe, lorsque je lis des romans qui relatent la vie de personnalités célèbres, en les mettant en scène dans leur quotidien, leur attribuant des paroles qu’ils n’ont pas forcément prononcées, leur attribuant une vie qui ne ressemble peut-être pas à celle qu’ils ont vécue, comme lorsqu’un comédien endosse le rôle d’une personnalité qui lui est étrangère. C’est dire si j’ai abordé Le Modèle oublié avec quelques réticences. En outre, Pierre Perrin fait de Courbet un monstre. Je ne suis pourtant pas vraiment féministe ; mais là ce peintre qu’on aurait pu imaginer relativement délicat (j’exagère peut-être) apparaît plutôt un rustre à l’égocentrisme surdimensionné. Et pourtant, j’ai été prise par ma lecture ! Même si j’ai été déçue par le personnage, je n’ai pu que reconnaître qu’on ne peut créer une oeuvre aussi importante sans être, oui égocentrique, sans être animé par une puissance qui exacerbe tout l’être, et qu’on ne peut s’embarrasser d’une famille. La liste des documents consultés qui figure en fin de volume devrait me rassurer quant à l’authenticité du personnage. Et le livre est passionnant, je ne peux le nier ! Allant de découverte en découverte – j’ai visité il y a quelques années le très beau musée qui lui est consacré à Ornans, mais avoue ma totale ignorance de la biographie de l’artiste – j’ai aimé sentir, grâce à l’écriture de Pierre Perrin qui n’est pas en cause dans mes réserves initiales, les affres de la création ; j’ai aimé rencontré des personnages que je connais un peu mieux, tels que Baudelaire. Descriptions et dialogues s’imbriquent parfaitement ; et la destinée des autres protagonistes qu’elle soit heureuse ou douloureuse y est savamment décrite, de sorte qu’on a le sentiment de véritablement assister à leur existence. Enfin, on ne peut que se réjouir de la sortie de ce livre, si bien venu pour célébrer l’anniversaire de la naissance du peintre. — Colette Klein, poète, courriel 30 août 2019


    Que c’est bon de constater que Le Modèle oublié touchant à plusieurs niveaux depuis le style le l’auteur jusqu’à la finesse du portrait qu’il brosse, et de Virginie Binet, et de Courbet, mais aussi des différentes personnalités qui traversent l’ouvrage, en passant par la subtile façon de rendre compte de la complexité des liens et des relations, de laisser surgir les non-dits, et tant d’autres aspects remarquables, que ce livre donc si touchant poursuive sa vie intensément et soulève inlassables de nouveaux enthousiasmes. (Ravie) — Virginie Megglé, commentaire Fb, 31 août 19

    Un grand succès pour ce Modèle oublié qui a si bien su interpeler les lecteurs en nous plongeant dans l’histoire et dans la vie d’un grand peintre. — Carmen Penarum, commentaire Fb, 31 août

    Je vais me délecter car j’ai ce privilège de ne pas encore avoir lu Le Modèle oublié, de regarder ce livre chaque jour, de me dire que son auteur est un ami fb que j’apprécie énormément, de le prendre en mains régulièrement, de soupirer et d’invectiver les heures qui m’éloignent de ce festin littéraire et de savoir enfin que le jour où je pourrai m’y plonger, je serai à la fête en convoquant tout à la fois peinture et littérature. Merci Pierre pour ce cadeau au long cours. — Sabine Lavaux-Michaëlis, Fb, 31 août

    De longtemps je n’avais lu pareil livre. Pierre Perrin est un enchanteur de mots. Son Modèle oublié est un modèle du genre. Et nous ne sommes pas près de l’oublier. Courbet revit sous sa plume. il est là, devant nous, avec toutes ses contradictions et la conscience de son génie. Géniale, voilà ce qu’est cette bio ! — Roland Seguin, commentaire Fb, le 31 août 2019

    J’ai beaucoup aimé, dans Le Modèle oublié, la sobriété du style : phrases brèves, comme des touches à peine esquissées, des aperçus, qui laissent le lecteur imaginer à loisir. C’est tout l’art de l’écriture. Et puis, l’on voit les personnages, comme pris dans les filets d’un destin, dont on se demande, jusqu’à la fin, s’ils parviendront à s’en déprendre. Tu parviens à nous faire croire que nous pouvons toujours nous dégager de nos propres ornières. À quand le prochain roman ? — Gérard Mottet, 3 septembre 2019

    Le Modèle oublié se lit avec plaisir. On y apprend bien des choses sur Courbet : son triste séjour au collège, son charisme, son égoïsme, sa fêlure intérieure, sa soif de reconnaissance et de gloire, sa confiance en son génie… Quant à l’héroïne, c’est la femme aimante, secourable, qui avale les couleuvres sans se plaindre. Femme du XIXème siècle au milieu des dangers propres à son sexe. « Elle a compris la fausseté du catéchisme le jour où »… Pour moi, ce fut le génocide du peuple juif qui fut le détonateur. Un personnage curieux : le grand-père qui ne rêve que de Voltaire, une demi-lumière, selon Onfray, qui pactise avec l’ennemi. Une phrase le « tue » : « Le grand-père rouge qui se fait servir à table sans un mot ». […] Tu le constates, Pierre, grâce à ton récit, des pensées vagabondent afin de fouetter l’imagination du lecteur. — José Mazuin, Messenger, 4 septembre 2019

    Je viens de finir la lecture de votre Modèle oublié. J’ai beaucoup aimé ce livre. J’ai quelques questions cependant (et une remarque). Comment vous est venu l’idée d’écrire un tel livre? Quel est la part romancée du livre et la part de vérité (sans tout révéler, est-ce que la majorité est vraie ?). Je trouve le livre très triste, quand je pense au petit Émile qui attend en vain son papa, papa qui rentre de moins en moins au sein du foyer familial. Sinon, je n’ai pas très bien compris le passage où les sœurs de l’écrivain mettent une raclée au petit garçon et sa maman. D’où vient la cruauté ? Enfin, le génie du peintre qui ne rencontre que sa volonté bizarre de compartimenter sa vie (famille 1, famille 2, peinture, amis). C’est vraiment troublant et étonnant. Comme s’il cherchait la souffrance pour mieux exploiter son génie. C’est dérangeant mais beau à la fois ! — Nicolas Rosskopf, Le Livre des visages, 7 septembre 2019

    Le romancier paraît peut-être moins armé que le poète toujours épatant et l’essayiste souvent grand. Il se trouve dans Le Modèle oublié des passages admirables mais les ressorts du roman font quelquefois défaut. — ;Bernadette et Paul Martin, à Chassagne, 10 septembre 2019

    J’étais à Ornans en cette même période l’année en 2018 pour une tout autre histoire. Virginie est belle : elle meurt à l’aube, le 7 mai. « Les cerisiers perdent leur fleurs. » Au delà, c’est tout un contexte artistique et politique que j’ai découvert avec un grand intérêt. Votre ouvrage a le mérite aussi de nous éclairer sur cette période et bien sûr sur la vie de Courbet. Je vous remercie beaucoup pour ces instants de lectures. — Emmanuel Emmanuel, Fb, 12 septembre 2019

    Tu m’as fait aimer Le modèle oublié, type de la femme aimante, dévouée et qui avale bien des couleuvres : quelle patience! Courbet ? Un grand peintre, mais un petit monsieur que je n’aurais pas voulu comme ami malgré sa célébrité. L’intérêt ne s’est pas ralenti durant le récit, saut peut-être quand apparaît Paul-Adrien Graillon : il manque vraiment de relief après le passage du tonitruant peintre ! J’ai apprécié l’étude de ses tableaux célèbres : La Femme au perroquet, L’Origine du monde ou Les Casseurs de pierres. Sont très bien rendues les scènes de sexe. On s’y croirait ! J’ai pris note de mots de vocabulaire ou d’expressions afin de m’enrichir. Voilà Pierre. Généralement, je ne parviens plus à terminer un roman. Il le fut hier soir. Bravo ! — José Mazuin, par Messenger, 12 septembre 2019.

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