Le Modèle oublié Nouvelles lectures, retours et commentaires
  • les invitésLes invités

  • Nouvelles lectures, nouveaux retours et commentaires
    à propos du Modèle oublié, éditions Robert Laffont, avril 2019

    Le Modèle oublié [couverture]Un livre remarquable qui, outre le plaisir des mots (Pierre Perrin a une écriture d’une grande sensibilité et n’hésite pas à glisser quelques phrases de pure poésie), apporte un éclairage original (on entre dans la vie de Gustave Courbet par le biais de Virginie Binet, son premier grand amour et modèle), un livre qui est beaucoup plus qu’un roman, car il est renseigné avec une telle précision qu’il tient autant de la biographie que de l’histoire de l’art tout en nous plaçant au cœur de la société du XIXème siècle – en particulier littéraire et artistique – et nous fait revivre les faits historiques qui ont marqué la période allant de Louis-Philippe à la IIIème République. Un ouvrage à la couverture esthétique, admirablement construit (Virginie apparaît au moment où les cerisiers sont en fleurs, et elle nous quitte lorsque « les cerisiers perdent leurs fleurs », un roman qui tout au cours de la lecture m’a poussée à découvrir ou redécouvrir les toiles de Courbet. — Irène Dubœuf sur Babelio, 7 octobre 2019

    Cher Pierre Perrin, avec votre Modèle oublié, vous avez éclairé une partie plus sombre de l’existence de Gustave Courbet, mis en lumière sa compagne, son fils, bref sa vie. Comme je vous l’ai dit je me suis amusée à noter les endroits où je pourrai revoir tous les tableaux dont vous avez parlé. Quelle belle connaissance par le roman. C’est celle que je préfère. Courbet aura encore quelques secrets mais beaucoup d’envies d’aller là où est installée sa pérennité et la beauté que nous aurons à y rencontrer. Encore merci beaucoup et à bientôt et bonne journée. — Françoise Loiret, 4 novembre 2019

    Tout d’abord, j’ai trouvé prenant le rendu des mœurs de l’époque. J’ai trouvé ça fort. Lorsque j’ai vu la bibliographie à la fin du livre, j’ai compris la masse de travail en amont. Malgré toutes les connaissances, la littérature n’est elle pas un terrain de jeu plus grand que l’Histoire ? Ma deuxième interrogation vient sur le poids de l’histoire justement. Comment écrit-on un dialogue, met-on des mots dans la bouche d’un personnage historique, sans peur de « trahir » sa pensée ? Et puis encore une remarque ou deux : j’ai beaucoup aimé votre façon d’être si près de Virginie et de ses émotions. J’ai pensé que tout le début est un livre féminist  ! Est ce intentionnel ? Enfin, j’ai aimé que l’ironie et l’humour sous-tendent tout le livre. Questions / réflexions autour de votre livre qui m’a joliment emmené ! Merci à vous. Belle journée. — Kate Detraz, 15 novembre 2019

    J’ai lu votre Courbet, Le Modèle oublié, et vous remercie pour le plaisir du récit. Je suis impressionnée par les dialogues, que vous insérez avec malice, comme des possibilités rythmiques aptes à faire entendre les langues de chacun. J’ai goûté le portrait magnifique de la patiente Virginie, la documentation très riche que vous soumettez aux lecteurs – vivacité des échanges dans la presse et « tempête d’encriers » : c’est drôle ! – et votre délicate description de tableaux que, pour ma part, j’ai, au fil de ma lecture, eu envie d’aller voir. Pari gagné, cher Pierre. — Mathilde Bonazzi, courriel du 21 novembre 2019

    L’auteur du Modèle oublié est sage. Il voudrait bien ne pas l’être. Il n’ose pas. Ou se hasarde parfois, avec le sentiment d’une grande audace. Tant d’hommes sont ainsi. Son livre sur l’épouse de Courbet est sage. Que ne s’est-il lâché ! il réhabilite bobonne, mais Courbet, le monstre, ne pouvait se satisfaire de bobonne, of course. Courbet s’est lâché. — Claire Fourier, commentaire accessoire sur Fb, 25 octobre 2019


    J’ai été un peu peiné, bien que pas vraiment surpris, de toutes les vicissitudes qui ont entouré la sortie de ton livre, Le Modèle oublié, que je persiste à considérer comme excellent. — Jean-Yves Debreuille, courriel 7 décembre 2019

    J’ai apprécié la reconstitution de l’atmosphère, les tumultes de l’époque. J’ai retrouvé Chamfleury qui parlait du graveur Rodolphe Bresdin né près de Nantes. J’ai aimé la façon dont vous campez le personnage de Virginie Binet. Vous avez une très grosse documentation citée en fin d’ouvrage qui touche aussi bien à Courbet qu’au Balzac de Taillandier. Pourquoi l’appellation de « roman » en couverture ? N’est-ce pas une biographie du personnage féminin ? N’est-ce que secondaire pour dire en fait une biographie romancée ou littéraire selon l’appellation retenue ? Je vous pose cette question car je viens de terminer un travail un peu similaire sur la sœur d’un artiste. — Marie-Hélène Prouteau, courriel 22 décembre 2019

    Le voilà inoubliable, Le Modèle oublié, cher Pierre, tant tu donnes à tes personnages les infinies mystérieuses couleurs du vivant, et surtout bien sûr au rapport de Gustave et de Virginie, couleurs de la création et de l’amour, de l’ambition et de l’abandon. Notre époque y est sensible (hélas j’ai bien connu la mise en arrière des femmes), tant mieux. Et cet aspect du livre – mais il touche parce que les personnages sont vrais et dépeints avec subtilité – est neuf, courageux et surtout bien intégré à l’histoire racontée par ton roman. [La création oui, mais parfois à quel prix? ! Moi-même j’ai quitté la situation bourgeoise où mon mariage m’avait mise, et où je m’étouffais ; en ayant contre moi cette situation et... moi-même surtout, habitée par la honte.] Je t’embrasse fort. — Annie Salager, courriel du 5 janvier 2020.

    Bonjour Pierre, Le Modèle oublié m’a accompagnée durant mes petits voyages festifs. Je le quitte à regret et ne pourrai l’oublier. Merci à vous d’avoir éclairé ma connaissance de Courbet, dont j’apprécie certaines toiles, mais surtout de m’avoir fait rencontrer cette belle personne qu’était Virginie Binet. Je vous le dis via Messenger car je suis une piètre commentatrice. Bonne journée. — Jeannine Martin-Sacriste, 6 janvier 2020

    Alors qu’était célébré l’an dernier le bicentenaire de la naissance du peintre Gustave Courbet, Pierre Perrin a fait le choix courageux d’une voie inattendue. Il met en lumière la compagne qui a eu un rôle de premier plan dans la destinée du peintre, pourtant oubliée dans les nombreuses biographies qui lui ont été consacrées. Il confirme que, derrière chaque homme célèbre, on  trouve souvent une femme admirable dissimulée dans l’ombre. L’auteur adopte habilement le genre romanesque pour sublimer la présence de Virginie Binet qui accompagna Courbet pendant dix années vers la gloire. La correspondance amoureuse de l’artiste et de son grand amour ayant été détruite, les éléments biographiques tangibles sont minces et lacunaires. Pierre Perrin parvient malgré ces difficultés à restituer avec une étonnante précision le bouillonnement de ce dix-neuvième siècle en plein bouleversement social et artistique, traversé par l’insurrection de 1848 et les barricades de la Commune. Scrutant les tableaux et les repentirs de l’artiste, il parvient à donner une densité humaine au « modèle oublié », à restituer la beauté et la fine  intelligence de l’aimée effacée sous les coups de pinceaux, tandis qu’il montre le hiatus entre la vie sociale et la vie intime de Courbet qu’il dévoile dans toutes ses contradictions. Novateur et précurseur, l’esprit rebelle qui échappa au conformisme familial fut finalement respectueux des conventions sociales. Ambitieux, « taraudé par sa quête de succès » et de gloire et tout à sa dévotion à son art, il n’épousera pas Virginie qui n’était pas du même rang, ne reconnaîtra pas leur fils Émile. En ne séparant pas l’œuvre et la vie de l’artiste, dévoilant les contradictions inhérentes à l’être humain pris dans le carcan de son époque, Pierre Perrin  redonne avec justesse une dignité méritée à cette femme de l’ombre. — Marie-Josée Christien, 26 janvier 2020, note à paraître dans Cahiers du sens,

    Le Modèle oublié, un livre et un regard très intéressants sur la compagne oubliée de Gustave Courbet et sur une époque cruelle pour les femmes. — Christine Laroulandie [commentaire sur article précédent], 28 janvier

    Je suis, enfin, au plus près, au cœur de ton dernier et magnifique ouvrage. Une belle leçon d’histoire aussi, indispensable pour mieux appréhender cette époque qui, en définitive, nous est bien éloignée. — Philippe Debiève [commentaire sur article précédent], 28 janvier

    Je lis de temps à autre quelques pages du Modèle oublié avant de m’endormir... J’admire l’aisance que tu as dans l’écriture ( j’y vois les heures passées à scruter le style des grands auteurs…) la concision, et la précision du mot juste... C’est déjà un petit livre très bien écrit : un modèle pour faire des dictées aux élèves d’un Lycée ... La suite de mes impressions : plus tard... Mais grâce à toi Virginie est sauvée : elle récolte désormais quelques lauriers bien mérités ! — André Campos Rodriguez [commentaire sur article précédent], 28 janvier

    Virginie Binet (dont j'ignorais l'existence) est enfin dans la lumière. Et je peux dire que son histoire sous votre plume m'a fait vibrer d’indignation. Votre livre est toujours près de moi car j'aime également contempler sa couverture. — Janine Martin-Sacriste [commentaire sur article précédent], 28 janvier

    Impression de lectrice. Le Modèle oublié, comment parler de ce livre ? La tâche est difficile. Tout d’abord, il y a l’auteur, Pierre Perrin, que je rencontre depuis un certain temps déjà sur les réseaux sociaux, et dont je lis régulièrement les billets toujours très bien rédigés et dignes d’intérêt. Lorsque j’ai vu que cet écrivain publiait, il y a moins d’un an, ce roman relatif à la vie personnelle de Gustave Courbet, j’ai songé que la découverte de cette œuvre ne pourrait que me combler et m’instruire.
    Il y a Gustave Courbet aussi, le peintre que j’avoue connaître très peu, ayant seulement vu quelques toiles au Musée d’Orsay… L’homme Courbet, j’ignorais tout de lui (peut-être eût-il été plus raisonnable et confortable pour moi, de ne rien connaître de cet individu). S’agissant du peintre, je ne savais pas qu’il avait été si productif, qu’il s’était intéressé à différentes écoles, avait copié les plus grands maîtres, qu’il avait peint des portraits, des paysages, des scènes de chasse ou de la vie, mais aussi une importante quantité de nus. Obsédé par une volonté de se faire connaître, voire reconnaître comme un immense talent, Gustave Courbet né dans une famille aisée, s’en sort très bien financièrement, et assez rapidement, alors qu’en ce 19 ème siècle beaucoup de ses amis artistes sont des crève-la-faim.
    Travailleur acharné, voulant approcher la perfection, Courbet pourrait être sympathique, or il ne l’est pas. Pourquoi ? Ceci n’est pas la faute de l’artiste mais celle de l’homme qui débauche une jeune fille de Normandie, avec qui il va vivre maritalement et avec laquelle il va avoir un enfant. La situation était loin d’être confortable à une époque où les filles-mères étaient condamnées par la bonne société et par l’Église. Gustave Courbet agit comme le plus parfait égoïste, il se comporte en rustre. Il va s’obstiner à vivre en concubinage avec Virginie et va pousser l’affront jusqu’à ne pas reconnaître Émile, l’enfant né de cette union. De plus, immature et ne cherchant que son seul plaisir et confort, sa compagne ne sera jamais présentée à sa famille. Là, intervient un autre élément, une autre « tare » si l’on peut s’exprimer ainsi : la mésalliance ! Virginie n’est pas du même monde, son père n’est qu’un modeste cordonnier dieppois, alors que les Courbet sont des propriétaires terriens francs-comtois.
    Virginie plus âgée que Gustave Courbet, sera son modèle pour bon nombre d’œuvres, elle l’épaulera aussi, et pardonnera les incartades et la vie de débauché du peintre. Mais, mais, mais… Pierre Perrin, ayant consulté un nombre impressionnant de documents et d’ouvrages, a fait un remarquable travail de chercheur-détective et a redonné vie à Virginie (Le modèle oublié), à Émile, et à Gustave Courbet, qui ne s’en trouve pas grandit ! Le lecteur pourra toujours admirer les œuvres du peintre réaliste, certaines étant de taille très respectable (L’Enterrement à Ornans), et oublier l’homme Courbet se mêlant maladroitement de politique, mauvais compagnon, piètre géniteur, assez mauvais fils, lâche face à ses soeurs, et collectionnant les vices ! J’ai savouré le texte de Pierre Perrin et ai beaucoup appris à la lecture de ce livre. Un excellent roman. [+ commentaire : Votre roman est très instructif et je ne vais pas me contenter de le conserver dans une de mes bibliothèques, mais vais le consulter régulièrement afin d’étudier au plus près le travail de Courbet et son évolution. Je vais le faire lire à ma fille également. Et vous pouvez être sûr que je vais le recommander à bien d’autres personnes savourant la belle écriture et les livres intelligents. […] Merci encore pour ce beau texte captivant et sensible.] — Odile de Pétriconi, Le Livre des visages, 29 janvier 2020

    Page précédente —  Imprimer cette page — Page suivante